Food-truck : La guerre des emplacements, trouvez les meilleures idées !

Emplacements publics, emplacements privés, emplacements tout court

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Aujourd’hui, nous allons prendre un peu de recul par rapport au food-truck lui-même pour s’intéresser plus particulièrement aux stratégies de présence de votre véhicule.

Le premier espace qui vient l’esprit de tout futur foodtrucker est l’espace public. C’est une conclusion logique sachant que vendre au sein des villes implique d’utiliser la chaussée dont le droit de présence appartient au bon vouloir des municipalités.

Ces dernières ont un nombre limité d’emplacements et ont aussi, pour les plus grandes villes, une politique définie selon des critères esthétiques, économiques et… politiques. Ainsi, la ville de Paris a décidé de renouveler son parc de kiosques sur un modèle unique tout en allouant des emplacements pour les foodtrucks circonscris aux marchés. A ce petit jeu, les premiers arrivés sont bien évidemment les premiers servis.

Le seul moyen d’envisager un emplacement aujourd’hui est de se présenter à un nouvel appel d’offre. Les derniers en date ont eu lieu pour les quais de Seine.

La nature des rues de Paris reste un obstacle pour installer un camion sans gêner la circulation quelle soit motorisée ou piétonne. Néanmoins, il existe nombre de places ou d’esplanades qui accueillent aujourd’hui de nombreux foodtrucks. J’ai moi-même bénéficié d’un emplacement sur une petite place près du quartier Arts et Métiers que je n’ai pas exploité. Dans ce cas de figure, la mairie du 3ème arrondissement cherchait à revitaliser un quartier qui trainait une assez mauvaise réputation depuis quelques années. Le loyer n’était pas trop élevé, le potentiel pas totalement absent mais il convenait de prendre son mal en patience pour fidéliser une clientèle et aussi pour écarter quelques bandes de jeunes un peu bruyantes dixit l’adjoint au maire ! Bref, tout est affaire de considération entre risques et opportunités.

Maintenant, au-delà des fameux emplacements publics, il y a tout un secteur d’emplacements privés qui représentent sans doute un vivier de croissance bien plus prometteur.

Gardez votre curiosité en éveil et baladez vous dans votre ville à la recherche d’emplacements privés non exploités. A vous de convaincre son propriétaire qu’un petit loyer peut être plus bénéfique qu’une perte sèche. Ciblez aussi les espaces publics ne dépendant pas directement de la mairie. Aujourd’hui, plusieurs foodtrucks investissent les quais de Seine car les autorités du port autonome sont… autonomes. Il est aussi possible de nouer un partenariat avec une péniche ou un bateau à quai organisateur de soirées et qui verrait d’un bon œil une offre gastronomique originale lors de ses évènements.

Les marchés peuvent représenter une bonne entrée en matière. Ils ne sont ouverts que deux jours par semaine mais rien ne vous empêche d’en faire plusieurs. C’est une opportunité pour fidéliser une clientèle à peu de frais. Des associations voient aussi le jour pour regrouper les foodtrucks et coordonner leurs actions. Ainsi, à Paris, les Camionneuses (http://lescamionneuses.fr/) se sont spécialisées dans la mise à disposition d’emplacements dans Paris en échange d’un % du chiffre d’affaire des foodtruckers participant à l’opération.

Concernant l’espace privé, votre seule limite est votre imagination. Les esplanades de sorties d’entreprise peuvent se révéler être une très bonne alternative. Ces emplacements se négocient avec les services RH des entreprises qui apprécient d’offrir un complément nutritionnel à leurs employés.

Les parkings donnant accès à de grandes enseignes comme Carrefour peuvent aussi être des cibles pertinentes. Privilégiez néanmoins celles qui n’offrent pas de restauration directe. IKEA sera une enseigne plus difficile à convaincre compte tenu de l’impact non négligeable de son restaurant suédois dans son chiffre d’affaire.

Les campus étudiants, qu’ils soient publics ou privés, peuvent s’avérer très judicieux. C’est une négociation qui s’effectue avec l’administration de l’université. Si votre offre associe « qualités nutritionnelles » et « véhicule attrayant », il y a de fortes chances que de nombreux campus soient favorable à cette offre complémentaire. Aux Etats-Unis, certains campus ont décidés d’investir eux-mêmes dans l’achat et la gestion d’un foodtruck quand ils ont réalisés les bénéfices générés par l’offre présente sur leurs zones de chalandises.

Les évènements privés sont une source intarissable d’opportunités. Ils représentent un atout non négligeable; ils sont souvent pré-payés. Mariages, anniversaires, tout est au menu !

Vous connaissez l’exercice comptable des glaciers qui débute en mai et se clôt en octobre. Ils réalisent ainsi la totalité de leur marge sur 6 mois et pourtant beaucoup en vivent très bien… Alors même si votre offre n’est pas saisonnière, sachez que l’été est la période la plus propice pour vendre. Vos clients sont plus réceptifs lorsqu’ils sont en famille ou en couple et qu’ils ne veulent pas se fixer de limite budgétaire trop contraignante. C’est alors que les fameux campings s’offrent à vous… Ils présentent l’avantage d’être disséminés partout en France, y compris en Ile de France. Vous associerez dans le meilleur des cas plaisir et business en profitant d’une pause pour aller plonger dans la piscine du camping !

Je ne mentionne pas volontairement les stations de sport d’hiver qui feront l’objet d’un article à part entière mais vous avez compris que les seules limites à vos emplacements sont votre imagination. Vous avez 3 ou 4 roues alors profitez en. Au final, l’excuse de l’emplacement pour de mauvaises ventes est infondée. Le bouche à oreille restera toujours le meilleur vecteur de ventes et sa construction dépendra avant tout de la qualité de vos produits et de son relais sur les réseaux sociaux.

A quel moment intervient la négociation de l’emplacement dans le processus d’achat d’un foodtruck ? La question mérite d’être posée car nombreux sont les clients qui préfèrent retarder leur achat jusqu’à la découverte du graal goudronné. Mon expérience m’incite à penser que cette logique s’apparente quelque fois à un plan de financement trop serré (le véhicule doit générer un cash flow dès le premier mois de son acquisition) ou à une volonté plus ou moins consciente de repousser le moment fatidique quitte à l’abandonner en invoquant une absence d’emplacement…

L’achat d’un foodtruck prend plusieurs mois. C’est bien cette période qui doit être mise à profit pour forcer le destin et trouver un emplacement qui permettra de se faire la main et une première expérience. Comme disait un jeune entrepreneur macédonien, Alexandre, il y a plus de 2000 ans : « Rien n’est impossible à celui qui a la volonté d’essayer »

Si vous avez encore des questions concernant les emplacements, je serais heureux d’y répondre dans les commentaires.